Rhume, toux, sinusite, grippe, rhino-pharyngite… les affections ORL ne font pas partie des motifs de consultation les plus fréquents dans les cabinets de praticiens de médecine chinoise. Pourtant, la médecine chinoise peut vous aider à renforcer votre système immunitaire pour mieux affronter les virus et vous rétablir plus rapidement.
A l’origine de ces affections : les attaques d’énergies perverses
La médecine chinoise distingue trois causes majeures responsables des maladies :
– les causes externes (d’origine climatique ou épidémique)
– les causes internes (les émotions)
– les causes mi-internes, mi-externes (l’alimentation, les blessures traumatiques…)
Dans la majorité des cas, les troubles ORL sont provoqués par les énergies climatiques pathogènes, appelées les ‘six excès’. Ces énergies nocives comme le vent, le froid, l’humidité, la chaleur ou la sécheresse, peuvent s’attaquer à la superficie de notre corps et in fine s’introduire dans notre organisme par le nez ou la peau. S’entame alors une lutte entre l’énergie saine de l’organisme (Zheng qi), capable de maintenir le corps en bonne santé, et l’énergie perverse (Xie qi), avec à la clé des frissons, de la toux, de l’écoulement nasal, des courbatures, des signes de fièvre. La plupart du temps, ces symptômes surgissent brutalement et durent moins d’une semaine.
A noter que ces énergies perverses peuvent attaquer le corps, seules ou combinées. C’est le cas du vent qui s’associe souvent au froid ou à l’humidité pour perturber l’organisme. Sa zone de prédilection : viser le haut du corps, notamment la nuque. L’écharpe est donc de rigueur en cas d’intempéries ou de changements de saisons pour diminuer les risques de tomber malade.
Le rôle-clé du poumon face aux troubles ORL
Selon la médecine traditionnelle chinoise, le corps dispose d’une énergie défensive, appelée Wei Qi (qui appartient à la famille de Zheng Qi), pour se prémunir de ces attaques pathogènes externes. Cette énergie protectrice, que l’on pourrait comparer au système immunitaire en biomédecine, a notamment pour fonction de réchauffer, nourrir et défendre la superficie du corps.
Le poumon joue un rôle essentiel dans la production et la diffusion du Wei Qi. Surnommé le dais éclatant, le poumon est l’organe positionné le plus haut dans le corps. Il joue le rôle de bouclier protecteur. Si l’énergie du poumon montre des signes de faiblesse, la force et la circulation du Wei Qi seront également impactées. Les facteurs pathogènes pénètreront plus facilement dans l’organisme, – via le nez et la peau qu’il régit – pour perturber davantage les fonctions du poumon.
Face aux affections ORL, la rate endosse également un rôle de soutien au poumon. Selon la théorie des 5 éléments, la terre, liée à la rate, « remblaie le métal », lié au poumon. En d’autres termes, une rate forte aide le poumon à mieux diffuser l’énergie du corps et à lutter plus efficacement contre les attaques externes. L’alimentation (gérée en grande partie par la rate) et l’air que nous respirons (grâce au poumon) représentent les deux facteurs-clés de la régénération de notre énergie (Qi).
Le rein n’est pas en reste. Alors que le poumon occupe la position la plus haute du corps, le rein est, a contrario, l’organe localisé le plus bas. On dit qu’il réceptionne l’énergie du poumon, étape indispensable à une circulation harmonieuse du Qi dans tout l’organisme. S’il assure mal cette fonction de réception, des troubles respiratoires se manifesteront.
Les traitements en médecine chinoise
En termes de traitements, la médecine chinoise propose deux approches :
– une préventive en période de rémission : L’une des forces de la médecine chinoise réside dans son action préventive. Pour les personnes souffrant de troubles respiratoires chroniques, il est indiqué de fortifier son méridien du poumon en été, où le yang est à son apogée. Partant du principe qu’il faut prévenir les maladies d’hiver en été, la technique des San Fu Jiu (consultez l’article du blog), fait partie des traitements à privilégier pour renforcer le système immunitaire avant l’hiver.
Une curative en période de crise : dans un premier temps, le praticien évaluera le stade de progression des énergies perverses. Il pourra privilégier des points d’acupuncture et des prescriptions de plantes qui favorisent la transpiration. La médecine chinoise considère la transpiration comme un moyen d’expulser les toxines du corps via l’ouverture des pores de la peau. Ce qui n’est pas sans rappeler les remèdes de nos grands-mères, qui privilégiaient les grogs pour favoriser la transpiration et mieux traiter les maux de l’hiver. La technique des ventouses est particulièrement indiquée dans ce cas pour faciliter l’ouverture des pores de la peau. Diffuser l’énergie du poumon et travailler sur des points pour dégager les sinus et les maux de têtes feront également partie des principes de traitement du praticien.
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